Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique chez l’homme ?

Alopécie

L’alopécie androgénétique est le terme médical désignant tout simplement la “calvitie”. Il s’agit d’une évolution physiopathologique liée à l’action des androgènes (hormones) au niveau des follicules pileux du cuir chevelu. 

Cette action des androgènes est souvent en lien avec des prédispositions génétiques ou héréditaires. Chez l’homme, le principal traitement repose sur la prescription de finastéride et a démontré son efficacité. 

Pour les femmes, les anti-androgènes sont moins efficaces et le traitement de référence est le Minoxidil. Attention, la femme doit consommer le Minoxidil 2, le Minoxidil 5 est plutôt réservé aux hommes.

Définition de l’alopécie androgénétique, causes, prise en charge et traitements : Charles fait le point. 

Qu’est-ce que l’alopécie androgénétique ?

L’alopécie androgénétique désigne la calvitie ou l’absence totale ou partielle de cheveux. Elle touche tant la femme que l’homme (voir notre article dédié sur l’alopécie chez la femme). Le diagnostic est assez simple puisqu’il s’agit d’un processus naturel lié au vieillissement. 

Un traitement s’impose lorsque la perte de cheveux est excessive par rapport à l’âge (ou si le patient souffre de cette chute de cheveux). 

Avant de proposer un traitement, il faudra discerner les facteurs déclenchant ou stimulateurs de l’alopécie androgénétique. En effet, des facteurs sont susceptibles d’accélérer la chute de cheveux au-delà de prédisposition génétique. 

Les approches thérapeutiques devront donc être différentes en fonction de ce que l’on nomme des “stimulateurs de l’alopécie androgénétique”.

Physiologie de l’alopécie androgénétique

D’un point de vue mécanique, l’alopécie androgénétique s’assimile à un effluvium télogène (une chute de cheveux diffuse et abondante). La phase télogène correspond à la courte période où le cheveu est mort, prêt à tomber.

Cette chute de cheveu est dûe à une sensibilité variable aux androgènes à plusieurs niveaux du cuir chevelu. Même si l’intensité de la calvitie chez l’homme varie de celle chez la femme, la zone occipitale (derrière la tête) est épargnée chez les deux sexes ; permettant d’ailleurs dans certains cas la greffe des cheveux de cette zone vers la calvitie. 

L’alopécie androgénétique se répartie dans la zone “centrale” ou “frontale” et s’oppose donc à un effluvium télogène diffus, pouvant affecter toute la surface du cuir chevelu. 

Le mécanisme d’action précis des androgènes et leur impact sur les follicules pileux restent pour autant incertains à ce jour ; et l’effet de la calvitie au niveau de la tête ne se répercute pas sur la barbe ou les autres poils du corps, et semble même être opposé. 

La calvitie se caractérise par plusieurs aspects :

  • Une diminution de taille des follicules ; 
  • une diminution du diamètre des cheveux (avec une différence de calibre lors d’un examen à la loupe) ;
  • un raccourcissement de la phase de croissance (anagène) ;
  • le passage prématuré à la phase télogène (période où le cheveux est mort et attend la repousse pour tomber). Cela provoque un raccourcissement de la longueur des cheveux.

Des signes de l’alopécie androgénétique à la puberté ?

Très rarement, l’alopécie androgénétique apparaît à la puberté. En revanche, elle est quasiment systématiquement présente à la fin de la puberté, de façon discrète, avant de s’accentuer au fil des années. 

Un traitement est requis lorsque l’alopécie androgénétique est excessive par rapport à la norme, et lorsque des troubles hormonaux ont été mis en évidence. Des examens endocrinologiques supplémentaires sont donc très souvent nécessaires. 

Plusieurs facteurs peuvent également accentuer ou faire naître une alopécie androgénétique en la rendant excessive. Le diagnostic médical est donc indispensable pour comprendre le déclenchement de la chute de cheveux. 

En outre, chaque personne est différente et ne réagira pas de la même manière aux androgènes et aux autres facteurs impliqués dans la croissance de cheveux. Ces différences génétiques impliquent donc que tout le monde ne réagisse pas de la même manière à la perte de cheveux et aux traitements. 

Alopécie androgénétique : les examens

En cas de chute de cheveux, plusieurs examens devront être réalisés. Les analyses hormonales ne sont pas systématiques, notamment si le cycle chez la femme est régulier. 

Il est systématiquement analysé :

  • Les anticorps antinucléaires (AAN) : ce test est réalisé afin de mettre en évidence un lupus ;
  • le dosage de la TSH : il peut révéler une maladie thyroïdienne ;
  • un dosage de la protéine C réactive (CRP) et de l’alanine aminotransférase (ALAT), une enzyme présente dans le foie. Ils permettront d’exclure la présence d’hémopathies ou d’inflammations liées à des augmentations de la ferritine ; 
  • ou encore un dosage du zinc, de la vitamine B12 et B8 (biotine) ;
  • un dépistage du VIH et de la syphilis peut être nécessaire.

D’autres examens spécifiques se réalisent en cas d’obésité, d’irrégularités dans le cycle menstruel, de suspicion d’endocrinopathie,  ou lorsque la chute de cheveux semble liée à la prise d’une contraception orale.

Quelles sont les différentes formes d’alopécies et leurs causes ?

On parle d’effluvium pour désigner la chute de cheveux. Cette chute de cheveux liée à l’alopécie androgénétique peut être caractérisée par différents effluvium :

  • Un effluvium (ou alopécie) télogène diffus ;
  • une alopécie pseudo-hormonale ;
  • une alopécie hypo-oestrogénique ;
  • l’alopécie androgénétique iatrogène (causée par certains médicaments ou traitements) ;
  • l’alopécie induite par une chimiothérapie.
  • une alopécie en lien avec la pelade, le lupus, la syphilis…
  • les alopécies cicatricielles.

 L’alopécie (ou effluvium) télogène diffuse 

Pour parler significativement d’une chute de cheveux chez l’homme, il faut que celle-ci soit estimée à 20-50% du volume total des cheveux. Une perte de cheveux peut parfois s’associer à tort à une alopécie androgénétique excessive lorsqu’elle est accentuée par un effluvium télogène diffus

Contrairement à l’alopécie androgénétique, l’effluvium télogène diffus porte sur la totalité du cuir chevelu. Cette évolution peut être aiguë ou subaiguë. Les examens devront préciser si la chute de cheveux est causée par une détérioration lente ou rapide.

Cet effluvium intervient généralement 2 ou 3 mois après un événement déclencheur perturbant la croissance des cheveux. Parmi les causes possibles, nous pouvons noter :

  • Le post-partum, l’arrêt de la pillule, la période après l’allaitement ;
  • une maladie de la thyroïde ;
  • une infection au VIH ou à la syphilis ; ou une post-infection (ou infection chronique) avec une fièvre de plusieurs jours à 39° ;
  • des traumatismes physiques et psychiques ou des interventions chirurgicales ;
  • des collagénoses : ce sont des maladies rares inflammatoires auto-immunes, comme le lupus ;
  • l’anorexie ou un régime amaigrissant agressif ;
  • la malnutrition : végétarisme, excès de caféine, anneau gastrique…
  • des carences en fer ;
  • l’alimentation parentérale : nutrition à l’aide d’un tube digestif ;
  • certaines maladies chroniques ou cancers non détectés ;
  • des intoxications légères ;
  • ou certains médicaments.

L’alopécie pseudo-hormonale

Cette forme d’alopécie androgénétique est en lien avec une carence en fer et/ou en vitamine B12.  Elle se caractérisée par une évolution lente, avec une raréfaction des cheveux au niveau central. La correction de cette carence suffit parfois à corriger l’alopécie androgénétique. 

Le mécanisme de l’alopécie pseudo-hormonale semble être corrélé au fait que la testostérone soit transformée en oestradiol et en dihydrotestostérone (DHT). En effet, en cas de carence en fer dans les tissus, la testostérone s’accumule et est d’autant plus transformée en DHT.

L’alopécie hypo-oestrogénique 

Les oestrogènes ont pour particularité de stimuler directement la croissance des cheveux. Cela explique le fait que les femmes ont de beaux cheveux durant la grossesse, et que le post-partum, caractérisé par une forte baisse des oestrogènes, provoque la chute des cheveux. 

Mais les oestrogènes peuvent aussi conduire à une dégradation de la testostérone en stimulant l’aromatase (un complexe d’enzymes). Donc, chez la femme, toute diminution des oestrogènes peut provoquer une chute de cheveux diffuse, mais également similaire d’une alopécie androgénétique. Les causes possibles chez la femme sont :

  • La ménopause ;
  • les traitements par anti-oestrogènes et anti-aromatases ;
  • certaines contraceptions hormonales, notamment la prise d’une minipilule (progestative) durant l’allaitement. Ce moyen de contraception doit être totalement stoppé au détriment d’une contraception non hormonale.

L’alopécie androgénétique iatrogène

L’alopécie androgénétique peut être la conséquence d’un traitement hormonal substitutif progestatif de première ou deuxième génération ou d’une pilule contraceptive orale combinée. En effet, ils auront un effet partiel d’androgénisation. 

Les dispositifs intra-utérins (DIU) hormonaux et le traitement par tibolone peuvent également être concernés. Cet effet indésirable se surveille donc après la potentielle prescription d’un DIU hormonal.

En l’absence de contre-indications, il sera possible de remplacer le traitement hormonal substitutif ou la pilule par un autre traitement.

L’alopécie induite par une chimiothérapie 

Les circonstances d’une alopécie des suites d’une chimiothérapie sont analogues à celles d’une alopécie androgénétique par un effluvium télogène. Parfois totale, l’alopécie induite par une chimiothérapie peut aussi être “centrale”. 

Cette raréfaction capillaire physiologique est une situation généralement réversible et directement en lien avec un traitement anticancéreux.

La pelade, le lupus, la syphilis…

La pelade se caractérise par des plaques alopéciques, sous forme de zones chauves ou de calvitie totale. Une autre forme de pelade moins connue (alopecia areata incognita) survient parfois de manière discrète. Elle se manifeste uniquement par une perte de cheveux diffuse

On ne remarque pour autant aucune zone chauve : cette raréfaction capillaire diffuse présente plutôt des formes irrégulières. Cette pelade particulière se présente comme une alopécie androgénétique  ou un effluvium télogène aigu. 

Le traitement de la pelade repose sur l’immunosuppression systémique à l’aide de corticoïdes et de méthotrexate. Le lupus et la syphilis présentent le même type de chute de cheveux. 

Les alopécies cicatricielles 

Plus rare, l’alopécie androgénétique peut évoluer vers une alopécie cicatricielle ; c’est-à-dire une chute de cheveux définitive avec destruction des follicules pileux. Dans ce cas, les traitements ne permettent pas la repousse des cheveux chez l’homme. Il est en revanche possible de stopper la progression de la chute de cheveux.

Ces formes rares d’alopécies concernent surtout les femmes pendant et après la ménopause, même si elles peuvent toucher des hommes et des femmes plus jeunes. 

L’alopécie frontale fibrosante correspond à la même distribution de l’alopécie androgénétique masculine, avec un recul de l’implantation des cheveux au niveau du front. On remarque une bande frontale blanchâtre, lisse et cicatricielle, et une zone imberbe au niveau des oreilles.

D’ailleurs, le soleil peut chroniquement abîmer cette zone (taches et rides), avec la présence de follicules pileux rouges. Certains patients évoquent des démangeaisons. Il est aussi fréquent que la perte des sourcils annonce une chute de cheveux. 

Chez la femme, l’équivalent de l’alopécie androgénétique se retrouve localisée sur le centre de la tête ; on parlait auparavant de “pseudo-pelade de Brocq” pour désigner ce type d’alopécie. L’examen révèle très souvent la présence d’un lichen plan pilaire responsable d’une inflammation. 

Un diagnostic précoce est indispensable pour permettre le meilleur traitement. 

Alopécie androgénétique : ce qu’il faut retenir

L’alopécie androgénétique se soigne bien. Il existe pour autant différents diagnostic qui orienteront les traitements : les alopécies androgénétiques n’ont pas toutes les mêmes caractéristiques et les mêmes circonstances. 

D’où l’importance de consulter le plus tôt possible pour mettre un place un traitement efficace, qui stoppera la chute ou permettra la repousse des cheveux. Il faut donc prendre en compte tout ce qui peut accentuer la chute de cheveux dans le cadre de l’alopécie androgénétique. 

Ce qu’il faut retenir :

  • L’alopécie androgénétique est un processus naturel de vieillissement ;
  • il est possible de la traiter lorsqu’elle est excessive par rapport à l’âge chez l’homme et la femme ;
  • chez la femme menstruée, les principales causes de l’alopécie androgénétique sont la carence en fer, et de manière globale, tous les troubles hormonaux liés à la prise de certains médicaments.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *